Considérations iconologiques sur la tête et la queue du dragon lunaire
« Les anciens représentaient encore la tête et la queue du dragon lunaire sous forme de serpent à tête d’épervier entouré d’un cercle aérien et d’un cercle igné un peu comme la lettre grecque majuscule thêta. Ils le dessinaient quand la tête de Jupiter atteignait le milieu du ciel et croyaient à la vertu propitiatoire de ce dessin lors des vœux à exaucer ; c’était encore leur façon de donner forme au démon, bon et propice, qu’ils se représentaient sous la forme d’un serpent.
Les Egyptiens et les Phéniciens plaçaient le serpent au-dessus de tous les autres animaux et ils le tenaient pour divin parce qu’il avait plus de perspicacité et qu’il brûlait d’un feu plus intense qu’eux, ce qui découlait du fait qu’il se déplaçait plus rapidement, et ce, sans pieds, sans mains ou autres instruments, et encore de ceci, qu’il avait le pouvoir de se rajeunir par une mue souvent renouvelée.
Ils représentaient la queue du dragon lunaire de façon à peu près semblable lorsque cette dernière cachait la lune ou bien lorsque la position de celle-ci était défavorable par rapport à Saturne ou à Mars. »
Agrippa de Nettesheim, De occulta philosophia, 1510, extrait de Alchimie et Mystique, Alexander Roob, Taschen, p. 68.