Origines des symboles sabian

Origines : de Marc Edmund Jones à Dane Rudhyar

En 1973, Rudhyar publie An astrological Mandala : The cycle of transformation and its 360 symbolic phases, A reinterpretation of the Sabian Symbols presenting them as a contemporary american I Ching (Random, New York). Ce livre est traduit en français en 1985 par Gérard Zawadski, édité à la Librairie de Médicis sous le titre Symboles Sabian, le sens des 360 degrés du zodiaque. Cet ouvrage est une référence pour tous les astrologues francophones qui s’intéressent aux degrés symboliques.

Revenons sur l’histoire des symboles sabian.
Les symboles sabian voient le jour en 1925, quand Marc Edmund Jones, astrologue américain, décide de travailler en coopération avec Elsie Wheeler, médium, qu’il avait rencontrée deux ans plus tôt.
Marc E. Jones connait depuis de nombreuses années les travaux de John Thomas, également médium, qui a publié ses degrés symboliques sous le nom de Charubel en 1898 : The degrees of the zodiac symbolised (The Occult Publishing Co., Boston). Marc E. Jones porte de l’intérêt aux degrés symboliques de Charubel, mais estime qu’il leur a donné une coloration morale trop marquée. Il décide donc de créer une nouvelle série de symboles plus universels.

M.E. Jones avait déjà tenté une expérience encourageante en 1922 avec Zoe Wells, medium, sur 52 cartes à jouer. Il relate l’événement dans son livre The sabian symbols in astrology paru en 1953.
Il met au point un strict protocole pour permettre à Elsie Wheeler de visualiser les 360 images correspondant aux 360 degrés du zodiaque. Voir pages 410-411 du livre Symboles Sabian, le sens des 360 degrés du zodiaque [7].
Les 360 degrés sabian voient le jour.

M.E. Jones découvre ensuite la structure qui se dégage des 360 symboles, et travaille sur leur interrelation. En 1931, il publie Symbolical Astrology, un ouvrage qui reprend et interprète les 360 symboles. Rudhyar découvre cet ouvrage qui suscite en lui un grand intérêt. Il demande à M.E. Jones la permission d’inclure une version condensée dans son livre Astrologie de la personnalité, qui sort en 1936. Cette publication fera connaître les symboles sabian de Jones à un public plus large.

M.E. Jones retravaille en 1948 sur une nouvelle version des commentaires des symboles sabian, mais revient ensuite à la version originale qu’il avait réalisée en 1931. Ce n’est qu’en 1953 que sortira la version définitive dans son ouvrage The Sabian Symbols in Astrology.

Rudhyar publie plusieurs articles sur les symboles sabian, en 1944-1945 et 1954-1955. Il continue à y travailler et publie en 1973 An astrological mandala, qui présente les 360 images symboliques comme un Yi King moderne, organisé comme un mandala, avec une structure rythmée.

Pourquoi « sabian » ?

Marc Edmund Jones s’intéresse à l’astrologie depuis l’âge de 25 ans. A l’âge de 27 ans, il rejoint la société Rosicrucienne et poursuit des études philosophiques, ésotériques, spirituelles, et occultes. Il s’intéresse à une méthode de résolution de problèmes par les carrés magiques utilisée dans la Kabbale [1].

Le 5 décembre 1922, M.E. Jones commence à donner des cours hebdomadaires d’astrologie à New York. Il donne cette date comme celle de la création de la « Sabian Assembly », qui (re)naîtra à Los Angeles le 27 octobre 1923 (date officielle de la naissance du groupe). Mais ce n’est qu’en 1928 que le groupe se baptise Sabian Assembly, un nom choisi par les élèves eux-mêmes [2].

Dans son livre The ritual of living – An occult manual, publié en 1930 (J.F.Rowney, Los Angeles), M.E. Jones explique le choix du nom Sabian, préféré à celui de « Chaldéen » qui portait au XXème siècle une connotation indésirable. Il n’y avait pas de désir d’étiqueter le travail fait dans le groupe, mais les élèves ont choisi « Sabian » car il correspond à tous ceux qui étaient intéressés par ce qu’était alors l’astrologie [2].

Qui sont les Sabians ?

Il y a d’une part les Sabéens originaires du royaume de Saba en Arabie du Sud-Ouest, l’actuel Yémen, dont la capitale est Marib. Ils étaient connus pour être des constructeurs, et adoraient le soleil et la lune.

Les « vrais » Sabians étaient les Mandéens, originaires de Chaldée, Mésopotamie du Sud, l’actuel Irak. Le mot Sabian est un mot dérivé du verbe araméen « saba » qui veut dire « baptisé », « immergé dans l’eau ». Les Sabians Mandéens seraient « ceux qui sont baptisés et connaissent la religion de Dieu » [3].

Les Sabians « adorateurs des étoiles » auxquels la Sabian Assembly doit son nom sont les Harraniens, ou Sabians d’Harran, originaires de Mésopotamie du Nord, actuellement en Turquie à la frontière Syrienne. Les Harraniens étaient un peuple païen, et ils ont emprunté au 9ème siècle le nom de Sabian aux Sabians Mandéens pour obtenir une protection de l’Islam.
Ces « adorateurs des étoiles » étaient des astrologues, ils ont préservé et transmis la doctrine hermétique [6].

Le sens donné au mot sabian a évolué en « se convertir d’une religion à une autre » [4].

Sources et connexions

Nous ne pouvons savoir avec exactitude où les médiums successifs se sont connectés pour obtenir les images des degrés symboliques. M.E. Jones évoque que durant une expérience avec Mlle Wells, il se trouva connecté à des sources Mésopotamiennes, mais son scepticisme d’alors ne lui permit pas d’aller plus loin [5].

Rudhyar s’interroge :

« Ce qui est incroyable dans cette affaire, c’est de parvenir grâce à des moyens aussi expéditifs à un ensemble de symboles dont l’examen attentif révèle une structure interne complexe et précise. Une certaine forme de « conscience » était sans nul doute à l’oeuvre. Reste à savoir laquelle, ou plus vraisemblablement de qui elle émanait – individu ou groupe d’esprits. »

A cet égard, Marc Jones fait référence à une Fraternité occulte qui apparemment existant dans l’ancienne Mésopotamie (d’où le nom de « Sabian » qu’il utilisa pour le groupe dont il fut l’animateur et le maître pendant plus d’un demi-siècle). [7] p. 70.
Chacun selon son point de vue peut admettre qu’il s’agit de guides mésopotamiens, d’anges ou autres entités célestes, ou encore de l’inconscient collectif. Tout comme Jones, Rudhyar admet la source d’une Fraternité antique, mais il souligne aussi le contraste entre ces sources et la modernité des images reçues par Elsie Wheeler (p. 70).

Symboles Sabian et symbolisme

Le système des degrés sabian est symbolique. Comme tous les degrés monomères, il permet d’attribuer à un degré du zodiaque une image symbolique, compréhensible par tous, et donc actualisée en fonction de la culture du temps.

Rudhyar insiste sur la signification archétypique de chaque degré symbolique, qui lui est d’abord donnée par sa position parmi l’ensemble des 360°. Il serait donc possible d’interpréter chaque degré sans aucune image.

Mais l’image est le support symbolique, à travers elle nous pouvons accéder à une réalité d’un autre ordre. Tout comme le Yi King utilise des images propres à la culture chinoise, les symboles sabian utilisent des images contemporaines, à travers lesquelles les occidentaux peuvent entrer en contact avec le sens qui les habite (eux et les images).

« Les symboles aident à cet effet : donner un sens à notre existence, voir en chaque événement qui nous touche personnellement la manifestation d’une phase particulière et condensée de l’ensemble du décours cosmique de l’existence. » [7] p. 68.

« Le système sabian comme tout système symbolique similaire, ancien ou moderne, a pour but d’aider le sujet à rendre ces images conscientes, et à les insérer dans un cadre de référence universel. Chacun a en lui la capacité de le faire. » [7] p. 83

« Il s’agit présentement de cultiver la faculté qui consiste à rattacher chaque activité particulière à un sens universel et de même chaque conscience individuelle à sa source spirituelle au sein de l’Esprit universel. » [7] p. 83

Rudhyar suggère de tenir compte de deux choses pour interpréter les symboles sabian :
– Analyser les traits les plus significatifs de l’image du symbole
– Observer la relation du symbole concerné avec les autres symboles, dans le cadre d’un enchaînement cyclique

La roue des symboles

Roue des symboles sabian

Sources et références

http://www.sabian.org/ : Le site de la Sabian Assembly
http://www.sabiansymbols.com/ : Le site de Lynda Hill, forum, oracle en ligne, articles
[1] http://www.sabian.org/mej.htm : Biographie de Marc Edmund Jones sur le site de Sabian Assembly
http://www.khaldea.com/pss_gkm1.shtml : Article de Gavin Kent McClung sur le site Khaldea
[2] http://www.geocities.com/mandaeans/Sabians3.html : Etudes et recherches sur la culture, la religion et le langage Mandéen
[3] http://www.mandaeans.org/ : Site officiel des Mandéens
[4] http://www.geocities.com/mandaeans/Sabians6.html : Sabians d’Harran
[5] http://www.sabian.org/ssorigin.htm : Origine des symboles sabian par Diana Roche
[6] http://www.antiqillum.com/texts/bg/Qadosh/qadosh045.htm : Harraniens
http://www.geocities.com/spenta_mainyu_2/sabian.htm : Les Sabians Mandéens
http://www.geocities.com/spenta_mainyu/islam3.htm : Oracle
http://www.geocities.com/mandaeans/Sabians8.html : Les Sabian du Coran
[7] Symboles sabian, le sens des 360 degrés du zodiaque, Dane Rudhyar, Librairie de Médicis, 1985.

hibou

1-Origine – 2-Structure3-Interprétation4-Consultation

Pour aller plus loin

Les symboles sabianLes symboles sabian

Ce document expose les origines des symboles sabian et leur structure selon Rudhyar et Marc Jones. Il donne des informations pratique pour entrer dans le symbolisme des planètes et points du thème grâce aux images symboliques.

Existe en deux formats : PDF ou imprimé, 16 pages, disponible ici.




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En poursuivant votre navigation sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies. En savoir plus

The cookie settings on this website are set to "allow cookies" to give you the best browsing experience possible. If you continue to use this website without changing your cookie settings or you click "Accept" below then you are consenting to this.

Close